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La Charte de la langue française au Québec ou Loi 101

Pourquoi les Québécois ont-ils promulgué la Loi 101 en 1977 ?

lundi 1er novembre 2010, par Nicolas Prévost

La langue française au cœur de l’identité québécoise

Une langue qui s’unifie rapidement en Nouvelle-France

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"Sa majesté la langue française", char allégorique du défilé de la Saint-Jean le 24 juin 1957 à Montréal
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Au Québec, la langue française est au cœur de la mobilisation nationale. Elle est l’élément fondateur de la « société distincte » et de la société québécoise en général. Le Québec est depuis toujours attaché à sa langue. Il en parle la plupart du temps avec amour et passion. La moindre remise en cause du statut de la langue française est toujours l’objet de débats et de manifestations passionnées. Les Québécois accordent aussi beaucoup d’importance au visage français de leur territoire, qui se traduit par une grande attention au niveau de l’affichage par exemple. Pour Fernand Dumont, auteur de Genèse de la société québécoise, « la langue n’est pas le revêtement de nos vies, leur traduction en parole, la langue constitue en quelque sorte notre existence ». Ce que confirme l’écrivain André Belleau quand il déclare :

« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler. »

À l’origine, on constate que la diversité linguistique qui existe en Nouvelle-France se résorbe beaucoup plus rapidement qu’en France. Au XVIIIe siècle, par exemple, la France est loin d’avoir réalisé son unité linguistique, et le français coexiste encore avec des patois locaux et des langues régionales (breton, basque, alsacien…). Or, le français américain, lui, s’homogénéise très vite et l’unification linguistique se fait rapidement. Les spécialistes attribuent cet état de fait à plusieurs causes : plus de 90 % des colons proviennent alors de la moitié nord de la France où le français est plus généralisé que dans le Sud, 55 % des colons proviennent d’une agglomération urbaine, la majorité des colons a reçu une instruction car plus de la moitié d’entre eux est capable de signer les différents actes officiels, et plus du tiers des colons exerce un métier impliquant une bonne connaissance du français.

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Tous les voyageurs du XVIIIe siècle témoignent de l’excellente qualité de la langue française parlée au Québec. En 1744, lors de son voyage en Nouvelle-France, le Français Charlevoix écrit, dans Histoire et description générale de la Nouvelle-France, que « nulle part ailleurs on ne parle plus purement notre langue », « on ne remarque même ici aucun accent », « la rusticité, soit dans le langage, soit dans les façons, n’est même pas connue dans les campagnes les plus écartées » . Dans Voyages et mémoires sur le Canada, écrit en 1752, Louis Franquet constate que « les Canadiennes parlent un français épuré et n’ont pas le moindre accent » . En 1756, dans son Journal, le marquis de Montcalm note qu’il a observé « que les paysans canadiens parlent très bien le français » . En 1757, Bougainville constate, dans son Mémoire sur l’État de la Nouvelle-France, que « les Canadiens parlent avec aisance » et que leur accent est aussi bon qu’à Paris ».

Le français à l’épreuve du colonialisme britannique

Mais ce bel essor linguistique connaît bien sûr une rupture avec le traité de Paris de 1763. À cette date, la colonie française devient une colonie dirigée par des gouverneurs britanniques, et le français perd son statut de « langue royale ». Toutefois, comme la population est toujours presque uniquement francophone, l’« Acte de Québec » de 1774, redonne au français son statut juridique en même temps qu’il réinstaure le catholicisme.

Le lien est évident entre langue et identité dans l’histoire du peuple francophone d’Amérique. Le Canadien, journal francophone lancé en 1831 par Étienne Parent, a ainsi pour devise « Nos institutions, notre langue et nos lois ». Plus tard, se développe la célèbre expression « la langue, gardienne de la foi ». Ainsi, Monseigneur Laflèche indique que « la langue maternelle et la foi des ancêtres sont les éléments constitutifs de la nation ».

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Couverture du journal "Le Canadien"

Pourtant, le XIXe siècle est aussi l’époque du rêve de certains britanniques d’angliciser une fois pour toute la population du Bas-Canada (le Québec actuel). Ainsi, dès 1789, Hugh Finlay écrit : « Que les maîtres d’école soient Anglais si nous voulons faire des Anglais de ces Canadiens. […] Nous pourrions angliciser complètement le peuple par l’introduction de la langue anglaise. »

Dans son célèbre Rapport, Lord Durham, envoyé par Londres au Bas-Canada en 1839, va plus loin : « La langue, les lois et le caractère du continent nord-américain sont anglais. Toute autre race que la race anglaise y apparaît dans un état d’infériorité. […] Le premier objectif du plan quelconque qui sera adopté pour le gouvernement futur du Bas-Canada devrait être d’en faire une province anglaise ; à cet effet, que la suprématie ne soit jamais placée dans d’autres mains que celles des Anglais. Le Bas-Canada, maintenant et toujours, doit être gouverné par la population anglaise. »

Mais tous ces efforts sont vains, devant la ténacité et surtout le remarquable ancrage de la langue française dans la terre québécoise.

Lors de l’établissement de la Confédération en 1867, la langue française obtient pour la première fois un statut officiel à égalité avec l’anglais. Pourtant, l’anglais et le français ne disposent pas du même poids et on est bien loin de parler français et anglais d’un océan à l’autre. Au Québec, on peut parler français et anglais. Dans le reste du Canada, seul l’anglais est de rigueur. De plus, le Québec connaît à cette époque une anglicisation massive due à plusieurs facteurs : le départ progressif de près d’un million de Canadiens-français vers les États-Unis, le bilinguisme et surtout le statut minoritaire des Canadiens-français à l’échelle canadienne. Tout est fait pour restreindre l’usage du français au seul périmètre québécois. Ainsi, les minorités francophones des autres provinces se voient petit à petit restreindre l’accès aux écoles, alors que les anglophones du Québec disposent, eux, d’un système d’éducation complet. En fait, la période qui suit l’établissement de la Confédération est la plus défavorable au français : « en dehors du Québec, le Canada se veut un pays de langue anglaise » (Craig Brown).

En dépit de ces constatations peu reluisantes, le français ne capitule pas et résiste plutôt bien. De 1850 au début des années 1960, la population du Québec s’accroît de façon importante, passant de 900 000 à plus de 5,2 millions d’habitants. La « revanche des berceaux » ancre davantage le français dans le territoire québécois.

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"La revanche des berceaux" au Canada français

La remise en question du français québécois

Toutefois, les Québécois du XIXe siècle sont surpris de constater le mépris avec lequel certains milieux anglo-saxons jugent le français canadien en le qualifiant de French Canadian Patois (« patois canadien-français »), en opposition à un hypothétique Parisian French (« français de Paris »). Les réactions des chroniqueurs et experts en linguistique sont très nombreuses. Beaucoup d’intellectuels québécois se demandent ce que peut être véritablement ce français « parisien », qui n’est bien évidemment qu’un mythe et non une réalité. En effet, la France a elle-même du Nord au Sud une variété de français, et la région parisienne n’a pas de norme de langage bien définie. Et, de plus, il existe à l’époque une langue familière typique de Paris, bien loin du français dit standard. Quant à l’expression « patois », elle n’a pas de sens puisque, comme on l’a vu, les patois ont très vite disparu du Québec. Certains Québécois de cette époque se demandent donc avec une pointe d’ironie si « les Anglais du Canada comme ceux des États-Unis ont la prétention de parler le pur anglais de Londres ou des universités d’Oxford ou de Cambridge ? ». Sans compter que l’anglais est composée de plus 50 % de mots d’origine française ! Il n’empêche que ces jugements établis par les milieux anglo-saxons sont souvent intériorisés par les Canadiens-français. En quelque sorte, ils servent à remettre véritablement en question la langue au Québec et à s’interroger sérieusement sur sa qualité.

Il faut attendre les années 1960 pour assister à l’affirmation définitive de la langue comme aspect fondamental de l’identité québécoise. Comme on l’a vu, la langue se détache alors du groupe ethnique canadien-français pour se rattacher à l’ensemble des habitants du territoire québécois. Elle n’est plus l’apanage des Canadiens d’origine française, mais de tous les Québécois, quels qu’ils soient. Les débats sur la langue deviennent très vifs à partir de cette époque, et bien sûr préalables à toute politique de coopération internationale venant du Québec. On s’aperçoit aussi très rapidement que toute politique linguistique internationale ne peut se faire qu’avec un débat sur la qualité même du français québécois.

Les débats sur la qualité de la langue

Durant les années 1960 et 1970, on se demande quel niveau de qualité le français doit avoir au Québec pour prétendre à une politique francophone internationale. En effet, après deux siècles de colonialisme britannique, la langue s’était considérablement dégradée au moins depuis un siècle, en particulier dans les classes populaires peu instruites. L’isolement total d’avec la France avait contribué aussi à faire évoluer les deux langues françaises de part et d’autre de l’Atlantique de façon différente.

La lutte contre le joual

Dès le XIXe siècle, la qualité de la langue est, comme on l’a vu, l’objet de vifs débats. On dénonce déjà les emprunts excessifs à l’anglais, mais aussi les archaïsmes et les provincialismes. Pour beaucoup d’auteurs dès le XIXe siècle, la langue française d’Amérique doit être absolument modernisée, et le français canadien doit se rapprocher du français de France. Car, à partir des années 1940, on en vient à intégrer l’opinion négative des groupes anglo-saxons, c’est-à-dire admettre que les Canadiens-français parlent une langue déstructurée à l’extrême et éloignée du « français standard ». De plus, certains auteurs francophones estiment que le bilinguisme pratiqué par un nombre de plus en plus significatif de Canadiens-français est la principale cause de détérioration de la langue, car favorisant l’utilisation abusive de tournures incorrectes. Et pour beaucoup, ce bilinguisme généralisé apparaît comme une étape vers l’anglicisation pure et simple du Québec.

Tous ces facteurs historiques donnent naissance au joual, langue française truffée d’anglicismes et de tournures incorrectes, bien différentes du « français standard ». Mais le joual est aussi une manière pour le Québec de montrer sa contestation de l’ordre établi, de se distinguer de la France (le joual, « notre langue à nous »), et beaucoup d’œuvres sont écrites en joual. Pourtant, utiliser cette langue est pour bon nombre de Québécois se condamner à rester isolé et incompris. En effet, le joual, limité aux seuls Québécois, ne leur permet pas de communiquer avec les autres francophones et pourrait être là aussi dangereux pour l’essor du français en Amérique du Nord.

L’adoption définitive du français international

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Avec la priorité donnée à l’éducation lors de la Révolution Tranquille, on se dit qu’il vaut mieux pour le Québec adopter le français de France ou le français international, et abandonner le joual, français marqué par de trop nombreux barbarismes, anglicismes et archaïsmes. Ceci est encore encouragé par beaucoup d’intellectuels des années 1960 qui portent un jugement très sévère sur le joual. Ainsi, Jean-Paul Desbiens, auteur du célèbre livre Les insolences du frère Untel, déclare que « proscrire le joual, ce n’est d’aucune façon prendre le parti du musée, au contraire, c’est refuser cette impasse de l’expression qui caractérise notre vie collective et qui explique l’absence généralisée de la pensée au Québec ». L’expression « français international » est aussi préféré à celle de « français de France », puisqu’il n’y a pas de référence à l’hégémonie linguistique de Paris. En réalité, ce français international n’est autre que la norme du français telle qu’elle est décrite dans les grammaires courantes et les dictionnaires français édités en France.

En 1969, l’Office de la Langue Française, organisme gouvernemental chargé du contrôle et du développement du français au Québec et en Amérique, promulgue une liste d’environ soixante canadianismes (ou québécismes) autorisés. C’est le cas par exemple du mot « magasinage ». Hormis ces exceptions, la langue se doit d’être identique au français international. Même s’il reste quelques différences avec la France au niveau du parler (mais c’est aussi le cas à l’intérieur même de la France entre Paris et Marseille), le français du Québec se rapproche très vite du français de France. La scolarisation massive améliore la prononciation, et la télévision, les médias et les télécommunications diffusent surtout le français standard. Parallèlement, la perception réaliste de la langue se généralise, avec la prise de conscience que, de toutes manières, il existe de par le monde plusieurs façons de parler français, et même au sein de la France. On finit donc par soutenir que le français du Québec est pris dans une dualité : il est impératif de parler correctement, tout en reconnaissant qu’il y a une norme française propre au Québec, de même qu’il y en a une pour la Belgique, le Sénégal, les Antilles, la Provence ou l’Alsace.

Les conséquences sur la politique linguistique québécoise

Sortir le français de son ambiguïté

Pour prétendre à une politique francophone internationale, il s’avère indispensable pour le Québec de fixer un statut politique et constitutionnel précis pour la langue française au sein même de la province.

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Manifestation pour la langue française à Montréal

Dans le contexte nord-américain, si proche des États-Unis, l’anglicisation massive des immigrants encourage la province à légiférer sur la langue pour la protéger mais aussi lui donner l’essor et le développement qu’elle mérite. À partir de 1960, la moindre remise en question de la langue française devient la cause de conflits et de gigantesques manifestations, en particulier à Montréal. Le souhait de créer la société québécoise française pose également la question des immigrants, nombreux à s’établir au Canada. Même quand ils décident de s’installer au Québec, la plupart des immigrants des années 1960 s’intègrent encore, souvent de bonne foi d’ailleurs, à la langue anglaise, qui est la plupart du temps vue par eux comme la seule langue d’Amérique du Nord. Cet état de fait, qui date de la fin du XIXe siècle, est alors de plus en plus perçu comme une menace par les Québécois, qui voudraient inverser la tendance et obtenir des immigrants l’intégration à la langue française et à la société québécoise. Ceci entraîne de nombreux débats et plusieurs crises, comme celle de l’école de Saint-Léonard en 1967 avec des Italiens réfractaires à l’usage du français.

L’offensive du gouvernement fédéral

Pour aller à l’encontre du mouvement identitaire québécois et avec le but louable (mais qui se révélera bien sûr utopique) que les Québécois se sentent chez eux d’un bout à l’autre du Canada, Pierre Trudeau, Premier ministre fédéral, impose en 1969 la Loi sur les langues officielles, loi fédérale qui, comme on l’a vu, fait du français et de l’anglais les deux langues officielles du Canada.

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Pierre Trudeau et René Lévesque à Ottawa en 1979
Radio Canada

Cette loi fédérale voit en fait deux conceptions s’affronter : pour Ottawa, l’avenir du français au Canada passe par l’implantation du bilinguisme « d’un océan à l’autre » ; pour Québec, cette vision conduit à la survivance artificielle du français et la seule façon d’assurer une véritable vie française au Canada est de construire un Québec fort où le français domine dans toutes les sphères d’activité. De plus, pour cette loi, la personnalité de Pierre Trudeau joue beaucoup. En effet, Trudeau est né au Québec, d’un père francophone et d’une mère anglophone, et se sert beaucoup de sa forte personnalité et de son pouvoir de séduction. Il parle et est aussi à l’aise dans les deux langues et pense qu’il peut généraliser cette situation, sans peut-être se rendre compte que tous les Canadiens ne bénéficient pas du même niveau d’instruction que lui ou de la même situation familiale. Il n’empêche que la Loi sur les langues officielles est adoptée le 7 septembre 1969 : en plus de consacrer l’égalité du français et de l’anglais dans toutes les institutions du gouvernement canadien, du Parlement et des organismes fédéraux, elle crée aussi un poste de commissaire aux langues officielles pour veiller à l’application de la loi.

La Charte de la langue française au Québec

En dépit de toutes les initiatives venant d’Ottawa, la Loi sur les langues officielles n’empêche pas la législation linguistique de progresser au Québec au cours des années 1970, en faveur de l’unilinguisme français.

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Manifestation pour la Loi 101 dans les années 1970

En 1974, le gouvernement libéral de Robert Bourassa fait adopter la Loi 22 qui fait du français la seule langue officielle du Québec. La Loi 22, qui a pour intitulé « Loi sur la langue officielle », est la réponse québécoise à Pierre Trudeau et à Ottawa. La politique de la langue française au Québec touche cette fois à tous les secteurs, mais avant tout le monde du travail, des entreprises et des affaires. Un organisme reçoit le mandat de veiller à l’implantation des programmes de francisation des entreprises et de mener les enquêtes prévues par la loi. La Loi sur la langue officielle n’est pourtant pas l’aboutissement, les Québécois estimant qu’elle continue à reconnaître au sein même du Québec un certain bilinguisme institutionnel. Le but est d’affirmer clairement « l’américanité de la langue française et de la francophonie ».

L’intégration à la seule langue française doit permettre aussi une meilleure unification des populations du Québec et en particulier une meilleure intégration des immigrants.

C’est ainsi qu’en 1977, le gouvernement dirigé par René Lévesque promulgue la Loi 101 appelée « Charte de la Langue française ». Cette loi confirme le statut du français comme unique langue officielle du Québec. Voici l’intitulé des premiers articles :

Titre I : Le statut de la langue française
Article 1 : Le français est la langue officielle du Québec.
Article 2 : Toute personne a le droit que communiquent en français avec elle l’Administration, les services de santé et les services sociaux, les entreprises d’utilité publique, les ordres professionnels, les associations de salariés et les diverses entreprises exerçant au Québec.
Article 3 : En assemblée délibérante, toute personne a le droit de s’exprimer en français.
Article 4 : Les travailleurs ont le droit d’exercer leurs activités en français.
Article 5 : Les consommateurs de biens ou de services ont le droit d’être informés et servis en français.
Article 6 : Toute personne admissible à l’enseignement au Québec a droit de recevoir cet enseignement en français.
Pour le ministre Camille Laurin, auteur de la loi 101, « il ne faisait pas de doutes que le Québec, majoritairement français, ne pouvait avoir qu’une seule langue officielle, commune à tous ses habitants, langue de la communication et de la cohésion sociale, langue d’usage de l’administration et de toutes les institutions qui en dépendent, langue de la vie collective ».

La Loi 101 est beaucoup plus ambitieuse que la Loi 22 et elle contribue à la refrancisation d’un Québec marqué par deux-cents ans de colonialisme britannique. La minorité anglophone du Québec conserve toutes ses prérogatives : écoles anglaises, deux universités anglophones à Montréal (sur quatre), journaux, théâtres, cinémas, chaînes de télévision, mais doit désormais accepter que le Québec fonctionne en français.

La Charte de la langue française garantit l’usage du français au Québec à tous les niveaux de la société, des services publics aux entreprises. Ainsi, elle oblige l’employeur à rédiger en français les communications qu’il adresse à son personnel (il n’était pas rare auparavant que ces communications soient rédigées en anglais seulement). D’autre part, la Loi 101 interdit formellement le licenciement pour la non-connaissance d’une langue autre que le français, et les immigrants sont invités à inscrire leurs enfants aux écoles françaises.

La loi réglemente également l’affichage qui doit obligatoirement être rédigé en français. La question de l’affichage est importante car elle reflète l’image de la ville et du pays vis-à-vis des visiteurs. Au début du siècle, Montréal ressemblait à n’importe quelle ville nord-américaine de langue anglaise en dépit de sa majorité francophone. Certains immigrants pensaient même de bonne foi que les Canadiens-français étaient un groupe ethnique comme un autre dans une ville anglophone ! La Loi 101 clarifie donc toutes ces ambiguïtés, même si elle est par la suite modifiée et amendée. Toutefois, son bilan s’avère une décennie plus tard très positif, les immigrants sont massivement intégrés à la société québécoise francophone et Montréal redevient une véritable « deuxième ville francophone du monde ».

Texte de Nicolas Prévost, extrait du mémoire de maîtrise Le Québec et le monde francophone (1960-2000), soutenu à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne sous la direction d’André Kaspi et d’Hélène Harter au Centre de recherches d’histoire nord-américaine en juin 2002

Pour fêter les 25 ans de la Loi 101, le gouvernement du Québec avait diffusé un écran publicitaire reprenant la chanson La langue de chez nous :



Vous pouvez visiter le site Internet de l’Office québécois de la langue française :
http://www.oqlf.gouv.qc.ca/
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